Enfant prodige, un talent à risque
C'est dans la belle ville de Lille que nos yeux se sont émerveillés face aux deux jeunes prodiges du ballon rond. Madin Koroghli et Illies Lebrun, deux noms qui feront peut-être les beaux jours des Bleus pour la fameuse coupe du Monde au Qatar. Les deux bambins évoluent depuis deux ans dans le centre de préformation du Losc. A huit ans, peut-on garantir à un enfant qu'il va réaliser son rêve?
Illies et Madin, deux enfants prodiges Photo: Mouâd Salhi |
Le football est avant tout une passion pour ces enfants. Michael Lebrun, père d'Illies nous l'a bien fait comprendre: « C'est un amoureux du football, très passionné par ce sport depuis son plus jeune âge! » C'est ce qui explique peut-être le talent de ces jeunes qui sont nés avec un ballon au pied. Mais le talent ne suffit pas! Il faut un travail conséquent qui nécessite beaucoup de patience. Michael Lebrun nous confirme cela en déclarant: «Il travaille beaucoup a l'entraînement, du haut de ses huit ans, il est perfectionniste. Il n'accepte pas l'échec et se remet souvent en question. Il a déjà une très bonne mentalité pour son âge. »
Beaucoup de jeunes en qui certains clubs avaient pris sous leur ailes se sont cassés les dents à leur adolescence. C'est seulement là qu'on peut voir s'il est capable de devenir professionnel. La sur-médiatisation précoce peut aussi être dangereuse. Madin Koroghli en a fait les frais. Ses vidéos sur la toile où on voit ses prouesses techniques ont fait le tour du monde et ont été vues des millions de fois. Un enfant qui a été propulsé au devant de la scène et qui n'avait demandé rien à personne. Cette notoriété soudaine a en effet attiré divers agents de grands clubs européens: « On reçoit beaucoup d'appels mais j'ai deux conseillers auxquels je fais confiance » d'après Fatima Koroghli, mère de Madin. Mais ceux-ci lui ont avoué : « Ils disent bien qu'il n'a que huit ans et qu'on doit lui donner le droit de grandir »
« Il sait qu'il est au combien difficile de réussir dans le monde du football »
Ces footballeurs en herbe ont un rêve ultime, que leur passion devienne profession. Le père d'Illies nous a dit d'un ton lucide: « Il sait qu'il est au combien difficile de réussir dans le monde du football. » La mère de Madin nous dit aussi: « Aujourd'hui, Madin a huit ans, il a du plaisir à jouer au football, le reste, c'est l'avenir qui le dira! » Un enfant reste un enfant bien qu'il soit pétri de talents! Il doit avoir un soutien et un suivi pour ne pas perdre pied. Michael Lebrun nous dit: « Nous, parents, on est très disponible pour lui car ça demande beaucoup de sacrifices. C'est pourquoi nous sommes présents à chaque entraînement et match pour l'accompagner dans sa passion ! » Le monde du football, un milieu de requins dans lequel ces enfants sont souvent les proies. C'est pourquoi, il faut les protéger et ne pas les confier à n'importe qui. L'appât du gain peut troubler plus d'un parent! Mais les deux parents de ces petites perles n'oublient pas une chose: « La priorité reste bien entendu les bons résultats à l'école car c'est une valeur sûre. » Madin, Illies, deux diamants qui doivent encore être taillés et qui peut-être à l'avenir en émerveilleront plus d'un!
Mouâd SALHI