ITW: Benjamin Deceuninck

Journaliste avant tout !


Benjamin Deceuninck -
Journaliste à la RTBF
Photo: Glodi Mongu
Système des play-offs, ballon d’or, la polémique des quotas, journalisme sportif … des sujets qui intéresseraient n’importe quel mordu de sport. Toutefois, qui pourrait éclairer un novice en la matière afin qu’il puisse trouver réponse à ses interrogations ? Benjamin Deceuninck, journaliste sportif à la RTBF, répond à nos questions sur les thématiques et sur son avenir.





Que pensez-vous du système des « PLAY-OFFS » ?

Franchement a priori, je ne suis pas un grand défenseur des PO (play-offs : ndlr). Mais les PO apportent un plus à la compétition cette année. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu autant de clubs concernés par le titre. Des gros matchs, chaque week-end, cela nous change aussi. Peut-être qu’effectivement, à long terme, le fait de multiplier ces matchs au sommet augmentera la qualité de notre foot. En revanche, le système des PO2 n’est pas bon. On n’y sent pas beaucoup d’entrain. Maintenant c’est vrai aussi que les clubs que l’on retrouve dans ces PO2 n’ont pour la plupart pas d’autre ambition que de rester en D1. Et que donc leur fin de saison, même dans un championnat « classique », ne ressemble pas à grand-chose non plus une fois le club sauvé. Quant aux PO3, ils sont à supprimer, même si l’affrontement entre Charleroi et Eupen a été palpitant. Je suis pour que les deux derniers du championnat descendent.

 Qui est selon-vous le meilleur de foot actuellement ? Pourquoi ?

Le meilleur joueur de foot actuel : Messi. Parce que même la meilleure équipe du monde, Barcelone, a souvent besoin de lui pour débloquer la situation. Parce qu’il est toujours aussi déroutant, alors que sa technique est « simple » : pas de double roulette, triple râteau, etc.… Non, lui, c’est avec sa couverture de balle, sa souplesse, son explosivité, bref, sa technique de dribble qu’il fait la différence. Sans oublier qu’il a un coup d’œil exceptionnel ce qui nous vaut presqu’autant de passes décisives que de buts marqués par Messi. En plus, c’est à souligner, il est matraqué à longueur de match, mais il ne râle jamais, ou rarement, sur l’adversaire ou sur l’arbitre.

Messi a-t-il mérité ce trophée ?

Je n’ai pas été choqué que Messi le reçoive. Maintenant c’est vrai qu’habituellement, c’est un joueur « titré » ou qui a fait la différence lors d’un grand trophée qui le reçoit. Je pensais donc qu’Iniesta le recevrait. Mais globalement, je ne suis pas partisan des récompenses de fin de saison. En foot ou dans les autres sports. Les trophées, on les gagne sur le terrain. Le reste, je n’ai pas l’impression que cela soit très important.

« La suite de ma carrière, c’est une question à laquelle je ne pense pas vraiment. »

Que manque-t-il au journalisme sportif ?

Je n’aime pas diviser le journalisme en sous-catégories. Dans journaliste-sportif, il y a surtout et avant tout journaliste. Et je pense que l’on trouve les mêmes problèmes dans tous les domaines du journalisme : déontologie et, de plus en plus, l’instantanéité de l’information. Tout se retrouve sur le net en quelques minutes max. Le tout est de garder son calme et surtout les réflexes habituels : être certain de son info, ne pas succomber aux rumeurs. Bref tout ce qu’on apprend à l’école de journalisme.

Quel est votre avis à propos de la polémique de quota dans le football français ?

Tout principe de quota est inacceptable. Certains, à la FFF, sont allés trop loin. D’autres se sont sans doute fait piéger à l’évocation de joueurs à double nationalité, situation qui peut c’est vrai avoir un côté frustrant. Maintenant, le problème est que tout le monde tire dans tous les sens, les politiques s’emparent du sujet. C’est là que les journalistes doivent faire attention, justement, à bien faire le tri !

Comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

C’est une question que je ne me pose pas vraiment. La suite de ma carrière, c’est préparer le week-end sportif que je présente dimanche, le studio 1 de lundi et, à moyen terme, Roland Garros qui arrive dans deux semaines. Je ne vis pas beaucoup plus loin que ça. (rires)

Propos receuillis par Glodi Mongu