Du 01/11/10 au 01/12/10

Reportage: reconversion


Du terrain au bureau !

De 1999 à 2007, Filston Mongu a réalisé son rêve en devenant footballeur professionnel. Aujourd’hui, conseiller fiscal au cabinet d’audit de PricewaterhouseCoopers, il explique, assis derrière son ureau, les raisons de sa reconversion et se remémore l’époque où il courait après le ballon rond.

 
 
Il arrive un temps où chaque athlète doit arrêter son sport, et cela pour des raisons différentes : trop âgé pour continuer une carrière, besoin de faire autre chose, blessure, manque de résultats. De plus, la reconversion n’est pas toujours évidente à vivre toutefois si elle est préparée à l’avance, il en sera plus facile pour le sportif. De Mouscron à Craiova, de Craiova à Courtrai, de Courtrai au RC Malines, Filston Mongu a pratiqué huit ans de football de haut niveau. « Je n’oublierai jamais la fois où j’ai été convoqué par Jean-François de Sarélectionneur de l’équipe B des Diables Rouge. J’ai été
Sa carrière aurait pu prendre un tournant différent s’il n’avait pas été blessé à plusieurs reprises et subi plusieurs opérations. Conscient du caractère temporaire et éphémère du foot, il a toujours suivi les conseils avisés de son entourage et ses parents, à savoir, combiner sa passion du foot avec des études universitaires afin de préparer l’après-carrière. « Etant donné que mon retour sur les terrains était plus que compromis, je pratiquais mes études en sciences de gestion au Fucam. Dès lors, je puis dire que ma reconversion était quelque peu programmée » déclare-t-il. Malgré cette éventuelle reconversion, l’ancien footballeur ne doute pas que ça été difficile de mettre entre parenthèse sa passion pour assurer l’essentiel. Continuer à se bercer  de rêves inutiles n’aurait pas été préjudiciable. « Parfois en voyant des matchs à la télé, j’ai des sensations qui remontent. Je ressens un pincement de temps à autre, cette montée d’adrénaline que procure le sport de haut niveau, mais aussi  cette reconnaissance du public ! » Avoue-t-il.
Reconversion bien vécue
Devenu conseiller fiscal au cabinet d’audit de PricewaterhouseCoopers depuis 2008, Filston Mongu vit bien de sa reconversion étant donné qu’il gagne sa vie et qu’il est parvenu à devenir maître de son destin ainsi que de sa carrière notamment grâce à un bon diplôme et plein de perspectives d’avenir dans ce domaine d’activité qu’est la fiscalité. « Mon boulot laisse entrevoir pas mal de possibilité qui plus est dans le conseil notamment du sportif de haut niveau. C’est une voie dans laquelle je compte énormément m’expérimenter pour mon avenir. » A l’instar de toute autre personne, il a pu compter sur un soutien considérable de sa famille. D’un point de vue professionnel, il a pu s’assurer de cet esprit d’aventurier, de challenger et de remise en question de soi pour atteindre ses objectifs.

Isule Mongu Glodi



Reportage : La compétition des remplaçants marginaux


Homeless World Cup, une compétition qui reste bien souvent méconnue. Alors que les grandes stars de football tels que Ronaldo ou autres Rooney sont traquées par les paparazzis, d’autres  joueurs de rue sont traqués par la faim. Chacun son vice ! Mais depuis 2003, chacun a droit à une chance de marquer les esprits…

Le Mondial des SDF a été créé en 2003, plus d’un demi-siècle après la création de ce sport populaire qui est le football. Plus d’un demi-siècle pour que la société comprenne que les sans abris peuvent avoir la même chance que ces sportifs pseudo stars reconnues dans le monde entier : fouler la pelouse d’un stade de football le souffle coupé et être fier d’eux. Ces SDF n’ont qu’un seul objectif, défendre leur nation. Une nation qui les a abandonné sans remords les laissant errer jour et nuit devant les plus grands monuments de la capitale ou encore dans des bouches de métro insalubres. Quel décor!
Le parcours du combattant
En 2010, la Coupe du monde des sans abris s’est déroulée pendant le mois de septembre en Afrique du sud, deux mois après le “vrai” mondial. Une évasion au cœur d’un stage digne d’entraînements de grands centres sportifs européens.  Malgré un grand professionnalisme qui émane des entraînements, ces sportifs par “intérim”  visitent les merveilles et alentours du pays hôte pendant leur temps libre.
Après un décrassage de quelques jours, les choses sérieuses commencent.  Les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas. Des dribbles, buts et échanges humains sont au rendez-vous. Tandis que les sans abris sélectionnés “mordent sur leur chique”, leurs amis les encouragent dans les bars de leurs pays d’origine puisque ce tournoi est désormais diffusé sur des chaînes locales.
Au final, l’équipe d’Italie remporte le titre mais dans le cœur de chaque joueur présent à la compétition, chacun se dit vainqueur. Une récompense qui se définit par la réalisation de soi et l’oubli de cette précarité qu’un sans abri subit quotidiennement.
Dans la rue on l’appelait Bêbe
Bêbe, un nom qui ne dit encore rien aux fervents supporters du ballon rond.  Suite à ses prestations convaincantes pendant le mondial des SDF, le portugais de 20 ans autrefois nécessiteux, est recruté par Estrela Amadora, un club portugais de 3ème division.  Suite à de gros problèmes financiers, le club laisse le jeune attaquant sur le carreau. Mais à sa grande surprise, Tiago Manuel Dias Correia, de son vrai nom, est enrôlé par Vitoria Guimaraes, un club de 1ère division portugaise. Pourtant, son fabuleux destin ne s’arrête pas la puisque Bêbe est engagé dans la foulée par Manchester United pour une modique somme de 8,7 millions d’euros sans qu’il dispute le moindre match avec le club de Vitoria ! Il ne lui reste plus qu’à confirmer les espoirs suscités en lui et de rendre la monnaie de la pièce...
Le football moderne rassemble des millions de fans par cette solidarité et cette combativité. Espérons que le public sera concerné par ces courageux combattants qui se battent tous les jours pour la même cause: repartir du bon pied et avoir le droit de vivre tout simplement. En attendant, l’édition 2011 se déroulera à Paris du 21 au 28 août prochain.

Nikita IMAMBAJEV



ITW : Frédéric Duponcheel


Frédéric Duponcheel, ancien joueur de l'équipe de France a bien voulu répondre à nos questions et nous a parlé du sport méconnu qu'est le futsal.

Qu'est ce qui vous a poussé à faire du futsal?

Eh bien étant jeune, je jouais en herbe au SCO de Roubaix, ça ne me plaisait pas énormément, je ne pouvais pas m'affirmer comme je le voulais, c'est pourquoi à l'âge de quinze ans j'ai décidé de faire du football en salle. C'est dans un tournoi de la région que j'ai été repéré par le Roubaix Futsal. Et c'est ce qui m'a permis d'évoluer et d'avoir eu ma carrière professionnelle.

Pendant votre époque internationale, avez-vous été approché par des clubs étrangers?

Eh bien oui, j'ai été approché par de nombreux clubs étrangers, venant d'Espagne, de Russie ou d'Italie mais aussi de la Belgique. Il faut savoir que le niveau belge est très élevé , c'est pourquoi j'ai décidé de faire quasi toute ma carrière là bas. Et il n'y avait pas que l'argent et la compétitivité du championnat qui primait dans mon choix, j'ai une famille et la Belgique était le pays qui se rapprochait le plus de mes proches. 

Quel est votre plus beau souvenir pendant votre période bleue?

Je pense que c'est le même pour tout joueur d'équipe de France, c'est la première sélection. Je me souviens que lorsque j'ai reçu le courrier de la fédération, j'étais comme un gosse, je sautais partout. C'était justement contre la Belgique, ce match avait une signification très particulière étant donné que je connaissais pratiquement tous les joueurs. C'était un match d'amis de haut niveau (rires).

Financièrement parlant, saviez-vous vivre que de votre passion?

Je savais joindre les deux bouts, je ne vais pas dire que je gagnais des millions comme les footballeurs en herbe. Je n'étais pas le plus à plaindre, vous savez quand vous avez un statut de joueur international, le club est obligé de faire un effort financier pour qu'on ne soit pas intéressé par des clubs russes ou espagnols qui payent très bien voire trop.

En parlant de ça, que pensez-vous du foot business qui touche le football en herbe?

Je trouve scandaleux que des joueurs comme Cristiano Ronaldo ou récemment Wayne Rooney empochent des millions pour la simple raison qu'ils font ce qu'ils aiment. Je sais que tout sport de haut niveau implique des sacrifices et des concessions mais de là à les gâter de la sorte, c'est sordide. Mais sans vous, les médias, le foot business n'aurait pas existé car c'est sa notoriété qui lui permet d'être indécent.

Vous jouez actuellement au Mouscron Futsal Club en nationale 2, quelles sont vos ambitions?

Nous venons de Nationale 3 et nous avons mal commencé la saison avec un décevant quatre points sur douze mais il faut qu'on ne lâche pas prise et avec du courage nous nous maintiendrons en Nationale 2.

 
Propos recueillis par Mouâd SALHI



ITW : Andrea Fileccia


 
Andrea Fileccia, footballeur pro Belge de 18 ans.
 

 



Depuis quelques années, les puristes annoncent que le football Belge ne suit pas la tendance de l’évolution. Cependant, on constate que de nombreux jeunes issus de notre pays émergent à l’étranger, pour se créer un nom. C’est le cas notamment d’Andrea Fileccia, jeune Hornutois, espoir national belge appartenant à Feyenoord, actuellement en prêt à l’Excelsior Rotterdam aux Pays-Bas.




« Ma vitesse m'a facilité beaucoup de choses » 

Comment t'es-tu fait repérer par Feyenoord?

A l’époque j’évoluais à Mons. Lors du match Anderlecht – Mons, des recruteurs de Feyenoord étaient présents. Ils étaient venus voir Lukaku qui faisait déjà du bruit à ce moment. Ce jour-là, j’ai marqué trois goals. A partir de là, ils m’ont suivi et un jour, ils sont venus chez moi pour me convaincre d’aller signer chez eux.

Comment as-tu vécu ton départ pour un autre pays?

Les premiers mois étaient difficiles. Le niveau de jeu est beaucoup plus élevé qu'en Belgique. Le plus compliqué était d’apprendre la langue. Mais j'étais là pour le foot, seul le langage des pieds restait important car je suis venu ici avant tout pour réussir et non pour me faire des amis.

Quelles sont tes qualités et tes défauts en tant que footballeur?

Ma vitesse m’a facilité beaucoup de choses. Je possède aussi un certain bagage technique qui me permet de m'exprimer sur le terrain sans trop de difficulté. Je dois travailler ma puissance car je suis un joueur assez fin physiquement. J'ai encore tendance à être trop collectif.

Et l’équipe nationale belge dans tout ça ?

Directement après la signature de mon transfert, j’ai reçu une convocation de l’équipe nationale belge. Je devais me rendre à plusieurs entrainements et matchs.

A quoi doit-on s'attendre pour ton futur ?

J'espère progresser encore et encore pour devenir meilleur et atteindre mes objectifs, c’est-à-dire devenir un joueur professionnel confirmé.


Propos recueillis par Mauro RICCOBENE